Extrait de Histomag mai 2010
L’UNESCO roulé dans la farine par Londres et Paris
Dans les archives fédérales suisses de Berne, le compte-rendu du
discours du général du Gaulle apparaît dans le Bulletin n° 153
publié par le Gruppe Ohr (Service écoute de la Division Presse et
Radio de l’Etat-major Suisse) à 6h00 le 19 juin 1940, à la page 3.
Il est rédigé en allemand. Le voici tel que Christian Rossé nous l’a
aimablement fourni :
(11) England (frz.) 2200
General de Gaulle (Sous-secrétaire d’Etat de guerre dans l’ancien
Cabinet Reynaud) spricht jetzt zu den franz. Hörern : Die frz.
Regierung hat beim Feind angefragt, zu welchen ehrenvollen
Bedingungen ein Waffenstillstand möglich wäre. Ferner wurde
erklärt, dass der Kampf weitergeführt werde, falls Bedingungen
gestellt würden, die im Widerspruch ständen zu Frankreichs Ehre,
Würde und Unabhängigkeit. Wir sind von Technik, Kraft, Taktik des
Feindes überrascht und überwältigt worden. Trotz allem können
wir hoffen. Glaubt mir, dass noch nichts verloren ist für Frankreich.
Die gleichen Mittel, die jetzt gegen uns angewandt wurden, können
uns den Sieg bringen. Frankreich ist nicht allein ! (dieser Satz 3-
mal wiederholt). Es kann einen Block bilden zusammen mit
Grossbritannien und über unermessliche Reserven verfügen. Der
Krieg ist nicht fertig mit der Schlacht um Frankreich. Alle Fehler,
die gemacht wurden, werden nicht verhindern, dass eines Tages
der Feind erdrückt wird. Dies kann geschehen mit einer
Kriegsmaschine (force mécanique) die der feindlichen noch
überlegen sein wird. Ich, General de Gaulle, jetzt in London lade
die frz. Offiziere und Soldaten, die sich jetzt in Grossbritannien
befinden oder noch hierher kommen, ein, sich mit mir in
Verbindung zu setzen. Das Gleiche gilt für die frz. Ingenieure und
Spezialarbeiter, die in Grossbritannien sind oder hierher kommen
werden. Was auch kommen mag : die innere Widerstandskraft der
Franzosen darf nicht untergehen. Wie heute, so werde ich auch
morgen am Londoner Radio sprechen.
Fan/Lie
Scw/Stn.
Archives fédérales suisses, E4450/5768 Bd. 3
Traduction (Revue Historique et archéologique du Maine, 1990) :
« Le gouvernement français a demandé à l’ennemi à quelles
conditions honorables pourrait cesser le combat. Il a déclaré en
outre que la lutte devrait continuer si ces conditions étaient
contraires à l’honneur, à la dignité, à l’indépendance de la France.
Nous avons été surpris et submergés par la force mécanique, la
tactique de l’ennemi. Mais il y a, malgré tout, des raisons
d’espérer.
Croyez-moi, rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens
qui nous ont vaincus peuvent nous apporter la victoire.
La France n’est pas seule ! La France n’est pas seule ! La France
n’est pas seule ! Elle peut faire bloc avec la Grande-Bretagne et
disposer d’immenses réserves.
La guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Toutes les
fautes qui ont été commises n’empêcheront pas qu’un jour
l’ennemi sera écrasé Cela pourra se faire grâce à une force
mécanique supérieure encore.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers
et les soldats français qui se trouvent actuellement en Grande-
Bretagne ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport
avec moi. Ceci vaut également pour les ingénieurs et les ouvriers
spécialistes qui se trouvent déjà en Grande-Bretagne ou qui
viendraient à s’y trouver.
Quoi qu’il arrive, la force intérieure de la résistance des Français
ne doit pas faiblir. Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la
Radio de Londres. »
Un article suisse de 2010 interrogeant Christian Rossé
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