paru le 1er juin 2006, aux éditions Plon
un livre à paraître le 18 mai, préfacé par F. Delpla
un forum qui bouge
Présentation de l’éditeur (mi-février 2006)
Un tragique malentendu. Ainsi Jacques Baumel, lui-même acteur du drame algérien, résume-t-il le chemin chaotique parcouru vers l’indépendance entre 1958 et 1962.
Considérant que le général de Gaulle leur doit son retour au pouvoir et ne peut que leur obéir, du moins en matière de politique algérienne, les pieds-noirs et les officiers sur place s’illusionnent sur son attachement à l’Algérie française, tout comme ils sous-estiment la volonté d’indépendance des musulmans et la représentativité de l’organisation qui se réclame d’eux, le FLN.
De Gaulle en appelle sincèrement à des efforts de coexistence. Mais la coexistence a vécu. Les communautés se raidissent. Le terrorisme rampant cède la place à une guerre ouverte.
En finir vite. A partir de novembre 1960, cette préoccupation devient dominante chez le Général, qui conserve le souci de préserver au maximum les intérêts français. Il se décide à reconnaître le FLN comme seul interlocuteur et à le pousser vers un compromis fragile, les accords d’Evian. Accords que l’OAS a pour ambition de faire capoter. Mais, grâce à l’autorité grandissante du Général qui a enfin dominé son armée, les dernières salves des généraux putschistes ne font que rendre plus sanglante l’inéluctable sortie de guerre.
Jacques Baumel nous livre un ouvrage lucide et équitable qui, tout en multipliant les anecdotes révélatrices, n’évite aucun sujet scabreux. Car, à la guerre comme à la guerre, le pouvoir gaulliste ne s’est pas privé de moyens obliques : doubles langages, polices parallèles, intoxications, laxisme devant la torture, instrumentalisation des hommes (Debré pour la guerre, Pompidou pour les compromis)... Ce livre n’oublie ni les pratiques illégales des barbouzes, ni le martyre des harkis.
Un témoignage cru mais aussi une leçon de politique et de responsabilité.
Ma collaboration avec Jacques Baumel